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Les carnets de recettes racontent bien plus que l'histoire familiale

- La Grenouille à grande bouche #7,

«

«Moi, je voulais voir ce qu’il y avait sous le masque»

- Ouest-France,

«J’achète bio mais tout est sous plastique» : quand les écolos butent sur le quotidien

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En matière d’écologie, chacun compose avec son éducation, ses valeurs et surtout, ses moyens. Ce qui peut donner lieu à quelques arrangements avec soi-même.

L’éco-anxiété, ou solastalgie, serait le nouveau mal du siècle. C’est un sentiment de tristesse et d’impuissance que l’on éprouve en voyant son environnement se dégrader. Conscients de l’urgence écologique, certains font leur part, façon colibri, en réduisant leurs trajets en avion, leurs déchets, en ne mangeant plus de viande… Mais voilà, ces actions individuelles entrent parfois en contradiction avec notre mode de vie au quotidien. Ou bien notre travail.

Principes et culpabilité

Eugénie, 34 ans, fait « hyper attention » dans la vie de tous les jours. Elle se dit « assez zéro déchet », prend au maximum le vélo sur les chemins près du Mans où elle a emménagé après le confinement, a opté pour des couches lavables pour sa fille et va « jusqu’à couper la box » quand elle ne s’en sert pas.

Mais Eugénie est céramiste. Et si sa pratique est « relativement raisonnée » – elle maîtrise l’art du kintsugi , produit en petites séries, fait décanter son matériel dans des seaux plutôt que de le rincer au lavabo –, elle est loin d’être écolo. « Le problème, c’est que mes matières premières viennent de loin et que je n’ai pas toujours la possibilité d’assurer leur traçabilité. Puis pour les couleurs, j’utilise forcément des métaux lourds, qu’il a bien fallu extraire : pour le bleu, ça va être du cobalt, le vert du cuivre ou du chrome, on peut aussi utiliser du titane. J’ai beau acheter en toute petite quantité, je participe quand même à tout ça. Et ça me tracasse, il y a une certaine culpabilité à ne pas être alignée avec mes principes. »

« Un trajet en avion efface-t-il une année sans fast-fashion ? »

L’« éco-culpabilité », Maëva, 27 ans, connaît aussi. Pour cette professeure en région parisienne, cette...